Premiers tours de roues
Lever au chant du coq, une bonne soupe du matin et nous voilà sur le bac traversant le Mekong avant de prendre pied sur la piste de terre au village de Akreiy Ksatr. Premiers tour de roues dans la terre rouge des belles pistes bordées d'échoppes.
Le soleil s'en donne à coeur joie pour nous tanner la peau et la selle pour nous tanner les fesses. Nous ne pensons qu'à une seule chose, BOIRE.... se sont donc des litres de liquides sous toutes formes, café glace, soda, thé eau, jus de canne...qui sont avalés tout au long du trajet.
La piste retrécit et s'enfonce sous les bois, pour grandir à nouveau à l'approche des villages, Preaek Takov, Preaek Ampil, Preaek Ta Meak. A chaque croisement c'est la même question, droite, gauche....on demande aux gens ou suivont le Mekong. Tout se passe bien et nous abattons 100 kilomètres jusqu'à Preaek Ramdeng, un peu penauds et fatigués nous demandons où nous pouvons dormir. De l'autre côté du Mekong.
Un bac nous attend et nous mene jusqu'à Peam Chi Kang, bourgade poussiéreuse où nous trouvons une superbe guesthouse avec vue sur le fleuve et une bonne douche.
Pastis au frais sur la terrasse.
24 kilomètres de jolie piste nous séparent de Kampong Cham où nous faisons halte pour la é. En chemin, quelques femmes accroupies , une odeur de feuilles de bananes brûlées, le petit déjeuner se prépare. Nous prenons donc provision d'un plein sac de riz à la banane que nous dégustons au bord du Mekong. Dur dur de se remettre de la journée de la veille.
Pédaler sous 44 degré n'est pas une mince affaire. Nous nous offrons donc une petite sieste avant d'aller admirer le pont de Bambou traversant un bras du Tam so.
Aujourd'hui nous sommes décidés, nous nous levons bien tôt mais le soleil est dejà là. Soupe de nouilles, bagages pliés, nous partons sur la NH6 pour 15 kilomètres de faux plat nous menant à Phnom Pros et Phnom Srei, deux collines sacrées. De là, nous bifurquons sur la NH71 et ses grandes lignes droites, sans ombre mais avec peu de circulation.
Le début est bien aride puis des rizières apparaissent, travaillées par des paysans et des buffles à eaux, c'est l'heure des premieres récoltes. La chaleur monte et nous trouvons refuge dans un petit restaurant où la serveuse nous annonce qu'il reste 37 kilomètres pour Kompong Thom. Incrédules, nous repartons et sommes bien surpris en apercevant le panneau Kompong Thom. C'est la fête...Une autre pause s'impose.
Nous reprenons la NH6 plus animée et abimée, au bout d'une heure anéantis par la chaleur, une nouvelle pause. Le ciel se voile, nous laissant un peu respirer, les premieres gouttes arrivent et nous essuyons une averse de mousson à notre arrivee, 120 kilomètres dans les pattes, nous nous calons près de la gare routiere en compagnie d'une petite bière.
Mauvaise compagne pour Marion qui est malade toute la soirée.
La nuit fut courte mais nous sommes sur pied de guerre à 6h du matin, les jambes et les têtes sont lourdes et ne nous mènent guère loin. L'estomac faisant des siennes, 16 kilomètres ont raison de nous. La pause café glacé se transforme en attente de transport.
Deux heures plus tard, nous trouvons une camionnette, nous chargeons les vélos et nous voilà partis pour Siem Reap. Trajet confortable, rapide et efficace, étrange de ne plus pédaler.
Morale de cette histoire: faire moins de kilomètres quand il fait chaud....